À ce jour, il y a autant de réformes que de ministres. Il est difficile pour nous, pour les syndicats, et donc pour les citoyens, de s’y retrouver. Le gouvernement prêche tout et son contraire, ce qui génère de l’inquiétude et de l’angoisse. Qu’en sera-t-il de la pénibilité ? Qu’en sera-t-il de la valeur du point ? Qu’en sera-t-il du taux de remplacement pour les travailleurs pauvres ? Qu’en est-il des enseignants ? À toutes ces questions, nous n’avons pas de réponse. Au bout de 18 mois de concertation, nous n’avons toujours pas vu le début d’une réforme consolidée. Cette absence de cap politique nous fait craindre une réforme essentiellement guidée par des considérations d’économies. Le gouvernement utilise le totem de la liquidation des régimes spéciaux pour, soi-disant, sauver le régime général des retraites ! Les régimes spéciaux ne sont pas arrivés par hasard. Ils répondaient à une véritable problématique de métiers. Faut-il faire évoluer les choses ? Certainement. Mais à quoi sert aujourd’hui de mettre en avant les régimes spéciaux, si ce n’est pour opposer les Français les uns aux autres ? L’argument ne résiste pas aux faits : les régimes spéciaux représentent seulement 3 à 4% des actifs. Le régime spécial mis en avant par le gouvernement – celui des cheminots – a déjà été réformé en 2008 et en 2011. Par contre, le régime spécial qu’il faut mettre à bas, celui qui a été créé il y a quelques mois, c’est celui des plus riches ! C’est une remarque qui revient régulièrement. Parce que nous serons dans la rue le 5 décembre, les socialistes auraient abandonné leur rôle de parti de gouvernement en renonçant à l’idée de réforme. C’est absurde. Nous questionnons le principe de cette réforme, ses motivations, son impact sur le quotidien de nos concitoyens. Nous ne pouvons pas en questionner le fond puisque, pour le moment, aucun projet stabilisé n’est sur la table.Le système de retraite actuel n’est pas menacé. Est-il juste pour autant ? Le système est inégalitaire. Il existe 13 ans de différence de vie entre les 10 % des Français les plus riches et les 10 % des Français les plus pauvres. Les plus pauvres qui meurent plus tôt cotisent pour permettre à ceux qui vivront le plus longtemps de vivre dans de bonnes conditions. Il faut une réforme qui tienne compte de l’espérance de vie et donc de ce qu’est la pénibilité. À l’évidence, nous devons améliorer notre système de retraite sur la question de la pénibilité, des carrières des femmes, des carrières discontinues ou des retraités pauvres par exemple…
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