Le 13 novembre restera à jamais gravé dans nos mémoires. 130 victimes. Des centaines de blessés. Une émotion nationale et internationale.
C’est une jeunesse tolérante, hédoniste, ouverte aux autres, qui a été frappée au coeur. Les victimes étaient issues de 19 nations différentes. Car Paris est un carrefour du monde. Un ville cosmopolite.
Nous, socialistes français à l’étranger, qui pratiquons avec bonheur la mixité, la multi-appartenance, sommes particulièrement concernés et touchés par ce drame.
Dès le lendemain, nous nous sommes rassemblés avec nos compatriotes dans nos pays de résidence, aux côtés des citoyens du monde entier, pour nous recueillir.
La réaction politique en France a été à la hauteur de la tragédie. Le Président Hollande a su trouver les mots justes et prendre les mesures qui s’imposaient pour faire face rapidement et avec la plus grande détermination alors que la menace demeurait : L’attentat évité à la Défense par l’intervention policière à St Denis en a apporté la preuve flagrante.Décréter l’état d’urgence était une nécessité dans ces circonstances exceptionnelles. Le maintenir permettra de poursuivre la lutte avec des pouvoirs de police renforcés. Mais nous devrons être vigilants sur ses effets dans le temps et sa portée en termes de libertés publiques.
En chaque militant socialiste demeure un gardien farouche des libertés. Quand l’urgence et l’imminence de la menace ne seront plus avérés, il faudra décréter le terme de cet état exceptionnel.
Devant le Congrès rassemblé, une série de mesures ont été évoquées par le Président, le pacte de sécurité l’emportant sur le pacte de stabilité, ce sont des recrutements importants de juges, policiers ou militaires qui vont advenir.
Renforcer nos opérations militaires en Syrie et en Irak, agir au plan diplomatique pour réunir une grande coalition internationale face à l’Etat Islamique va nous permettre de porter des coups puissants aux terroristes. Mais le combat ne peut être que sécuritaire. Il doit également se situer sur le terrain des valeurs :
Etendre la déchéance de nationalité aux personnes nées françaises semble inutile et dangereux : la FFE s’est positionnée pour condamner cette mesure. Attention aux glissements politiques qui conduiraient certains à ouvrir, demain, le procès de la binationalité. Attention à la confusion des valeurs. Nous réclamons de la clarté idéologique.
Face aux tentations de repli nationales, les solutions devront également être européennes : Pour agir de manière coordonnée face aux menaces, mais aussi pour trouver ensemble des solutions, afin de garantir notamment le juste équilibre entre notre devoir d’accueil des réfugiés. Et la légitime garantie de frontières européennes sures.
Pour vaincre définitivement le terrorisme et ne pas simplement le contenir, la réponse devra être citoyenne, éducative, globale : Car le fanatisme et la haine des autres sont des poisons qu’il faut traiter par l’éducation comme antidote. Car l’égalité et la tolérance se construisent à l’école. Car les lumières de la raison se cultivent par la démocratisation de l’accès à l’art, à la science, au savoir.
Diviser. Désigner des boucs émissaires. Proposer des solutions démagogiques face à la détresse sociale et humaine : Les Régionales ont montré que le programme FN séduisait largement, dangereusement, durablement.
Le parti socialiste a pris ses responsabilités : Avec le retrait des listes au premier tour, nous avons sauvé l’honneur des républicains de gauche, quand les républicains de droite choisissaient de ne pas choisir et se perdaient dans leurs ambiguïtés coupables.
La gauche rassemblée peut redevenir durablement le premier parti de France. C’est aussi l’enseignement de ce scrutin. L’unité de la gauche reste un combat à mener en permanence dans le dialogue, sans hégémonisme, autour d’une logique de partenariat responsable.
Nous continuerons donc à militer plus que jamais pour faire triompher les valeurs de justice, d’égalité, de fraternité, pour faire vivre l’idéal de Liberté qui doit nous conduire à résister et à l’emporter face à tous les obscurantismes.
La Fédération est rassemblée. Au travail. Déterminée. Nous ne lâchons rien. Et nous sommes ensemble, soudés entre militants, pour mener tous les combats nécessaires face aux adversaires de la République et de la Démocratie.
Amitiés socialistes
Boris Faure, Premier Fédéral